1. Le burn-out, un phénomène en hausse dans le milieu CHR
Le burn-out, dans le secteur, est une réalité terrain. On le reconnaît : c’est cette fatigue qui s’accroche malgré les jours de repos, ce moment où le corps dit stop avant qu’on ait le courage de le dire nous-mêmes.
Le burn-out (ou syndrome d’épuisement professionnel) c’est cet état d’épuisement physique, émotionnel et psychique qui s’installe de manière progressive.
Un secteur structurellement exposé
Ce n’est pas étonnant, quand on voit ce que le métier demande.
Les horaires éclatés, les nuits qu’on enchaîne, les coups de feu où on respire à peine, les clients qui attendent la perfection même quand c’est le chaos derrière. Et puis surtout, cette pression invisible : celle d’être toujours impeccable, toujours gentil, toujours rapide, même quand on n’a plus aucune énergie dans sa batterie.
Dans le milieu, on apprend vite à encaisser. On est “solide”. Sauf que non, parfois on ne l’est plus.
D’après l’Assurance Maladie, les métiers de la restauration traditionnelle et de l’hôtellerie sont particulièrement exposés aux risques psychosociaux (source : ameli.fr).
Des chiffres révélateurs
Et les chiffres ne mentent pas :
- En France, 3,2 millions de personnes seraient exposées à un risque de burn-out.
- Sur le secteur, entre 15 et 20 % des salariés seraient en burn-out ou pré-burn-out et on estime que 15 à 20 % des salariés sont déjà en situation de burn-out ou de pré-burn-out.
- Les femmes et les jeunes sont les plus touchés (environ 60 % des cas — Association France Burn-out).
Ces chiffres soulignent une réalité : le secteur CHR est l’un des plus fragilisés en matière de santé mentale.
2. Pourquoi les salariés des CHR sont-ils plus touchés ?
Horaires exigeants et temps de repos insuffisants
Les journées commencent tôt, finissent tard, et au milieu il y a ces fameuses coupures qui coupent surtout le rythme de vie. Le manque de sommeil devient quotidien, ce qui augmente drastiquement la fatigue, les erreurs, l’irritabilité, les risques d’accident.
Pression client et gestion émotionnelle
Dans ce milieu, l’exigence du client est importante. On doit avoir le sourire, qu’il pleuve, qu’il vente ou que tout brûle en cuisine. La rapidité, la patience, la disponibilité… même quand le cœur n’y est plus. C’est une forme de performance émotionnelle qu’on sous-estime beaucoup. On demande aux équipes de gérer le service, mais aussi d’absorber les émotions des autres. Cette pression continue, créant une charge mentale intense.
Manque de reconnaissance
Beaucoup de salariés expriment la même chose, le sentiment :
- de ne pas être écoutés
- de ne pas être soutenus
- de ne pas être valorisés
C’est un facteur majeur de burn-out selon les recherches de l’INRS.
Turnover élevé et équipes réduites
Quand il manque du monde, ce sont les présents qui compensent et on s’épuise deux fois plus vite. Cela entraîne :
- surcharge,
- accumulation de responsabilités,
- accélération de l’épuisement.
Les nouvelles causes du burn-out dans le CHR (2024–2025)
Ce qui complique encore plus la situation aujourd’hui, ce sont toutes les nouvelles pressions qui se sont ajoutées ces dernières années.
● Avis en ligne : une pression émotionnelle accrue
Les avis en ligne, par exemple. Google, TripAdvisor, TikTok…
La moindre erreur, le moindre retard devient public.
L’équipe n’a même plus uniquement le client devant elle à satisfaire, elle doit aussi satisfaire l’algorithme. Ce n’est pas neutre : ça crée une forme de surveillance permanente, une peur de décevoir qui pèse sur les épaules.
● Manque de main-d’œuvre : surcharge systémique
La pénurie nationale oblige les salariés à absorber des tâches supplémentaires. Dans certains établissements, cela devient la norme, plus seulement l’exception.
● Incivilités croissantes depuis le covid
Clients impatients, comportements agressifs, attentes irréalistes … Les équipes sont davantage confrontées à des situations émotionnellement difficiles, ce qui augmente l’épuisement mental.
3. Les signes du burn-out à repérer rapidement
Alors forcément, les signes du burn-out apparaissent. Pour réagir tôt, il est essentiel de connaître les signaux précurseurs. Le corps parle bien avant que le mental ne lâche.
- Fatigue extrême persistante, même après repos.
- Cynisme ou détachement, irritabilité, perte d’intérêt.
- Baisse de performance, erreurs, oublis.
- Troubles physiques : maux de tête, troubles du sommeil, douleurs musculaires.
- Crises émotionnelles : anxiété, pleurs, irritabilité.
4. Obligations légales : ce que doivent faire les employeurs CHR
La prévention du burn-out n’est pas une option bien être au travail … En France, l’employeur a une obligation légale de prévention des risques professionnels (article L4121-1 du Code du Travail). Cela inclut les RPS (risques psychosociaux) : on ne parle pas seulement de chutes, de coupures ou de brûlures, mais aussi du stress, de la surcharge, de la pression, des tensions relationnelles. Le burn-out fait partie des risques à prévenir, point.
L’INRS et l’Assurance Maladie expliquent très bien ce qui doit être fait.
Évaluer les risques (DUERP obligatoire)
Ça peut sembler administratif, mais c’est là qu’on met noir sur blanc la réalité du terrain : les horaires qui tirent trop, l’organisation qui manque de souffle, la charge de travail qui déborde, les conditions réelles dans lesquelles l’équipe fonctionne.
Le document unique doit inclure :
- analyse des horaires
- organisation du travail
- charge
- conditions réelles de travail
Mettre en place des actions correctives
Ensuite, il faut agir.
- rééquilibrage des équipes
- adaptation des horaires
- formations dédiées
- meilleure communication interne
Sensibiliser encadrants et managers
Et puis il y a le rôle des managers.
Quand le personnel encadrant est formé à la gestion du stress et à la prévention, beaucoup de situations à risque peuvent être désamorcées avant même qu’elles ne s’installent.
Un bon manager ne “gère” pas seulement le service : il protège son équipe.
5. Comment prévenir le burn-out dans les CHR ?
La prévention, ce n’est pas un grand mot : c’est du concret, du quotidien, des petits ajustements qui, mis bout à bout, changent énormément de choses.
Actions au niveau de l’entreprise
- Repérer les signaux d’alerte.
- Organiser les plannings de manière équitable.
- Ajouter des pauses courtes lors des pics d’activité.
- Mettre en place une culture de communication.
- Valoriser les équipes (feedback, reconnaissance…).
- Favoriser la montée en compétence.
Actions au niveau individuel
- Apprendre des techniques simples : respiration, cohérence cardiaque, priorisation.
- Savoir dire “stop” en cas de surcharge.
- Renforcer les temps de récupération (sommeil, alimentation, hydratation).
- Développer des routines anti-stress (sport, micro-pauses, rituels).
- David Gallienne et le silence qui entoure le burn-out des chefs et entrepreneurs
Le témoignage récent du chef étoilé David Gallienne rappelle à quel point même les plus reconnus ne sont pas à l’abri.
Vainqueur de Top Chef en 2020, entrepreneur, chef du Jardin des Plumes à Giverny … sur le papier, tout allait bien. Et pourtant : son corps a fini par lâcher.
Burn-out, hospitalisation, impossibilité de continuer à tenir le rythme.
Dans les médias comme sur Instagram, il raconte aujourd’hui ce que beaucoup vivent sans oser le dire : la pression quotidienne, les responsabilités d’un établissement, la peur de ne pas rentrer dans ses frais, les crises successives, et cette course permanente à la performance.
Il parle ouvertement d’une accumulation devenue insoutenable :
- crises sociales et économiques,
- hausse des charges et des taxes,
- augmentation du coût de l’énergie,
- baisse du pouvoir d’achat des clients,
- coût des matières premières,
- difficulté à recruter.
Même avec de la passion, du talent, de la reconnaissance… « à un moment donné, le corps dit stop », explique-t-il.
Sur les réseaux sociaux, son appel aux pouvoirs publics est clair : venir en aide aux PME, aux restaurateurs, aux hôteliers, à tout cet écosystème qui vacille.
Son message a déclenché des milliers de réactions, de témoignages, de soutiens. Une vague qui montre que le burn-out dans la restauration n’est pas un problème individuel : c’est une souffrance collective, souvent tue, parfois masquée derrière l’exigence ou l’image d’un métier “passion”…
Prévenir plutôt que Sombrer ou Pourquoi se former à la gestion du stress est indispensable en Hôtellerie-restauration?
Dans un environnement aussi intense que l’hôtellerie-restauration, les salariés comme les managers doivent être outillés. Gérer le stress n’est pas un “plus” ou un “bonus bien-être”, c‘est un outil important.
Une bonne formation permet de comprendre ce qui se passe dans le corps quand la pression monte, d’anticiper avant que l’épuisement ne s’installe, de mieux répartir son énergie tout au long de la journée.
Elle aide aussi à améliorer la communication, à éviter les incompréhensions qui dégénèrent, à renforcer la cohésion entre les équipes.
Et au final, tout le monde y gagne : l’équipe, l’ambiance de travail, et même l’expérience client, parce qu’une équipe apaisée fait un service incomparable.
Ce n’est pas juste une formation. C’est un investissement dans la durabilité d’un établissement, dans la santé des équipes, dans leur avenir.
Pour accompagner vos équipes et réduire durablement les risques de burn-out, nous proposons une formation complète, conçue pour les métiers de l’hôtellerie-restauration.
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